lundi 9 mars 2009

Mont Saint Michel

(Copie du message du samedi 9 août 2008)

Une vieille photo craquelée à bords dentelés prise sur la terrasse de l'église abbatiale. On m'y voit avec Maman, ma sœur et mes cousins, échevelés et grimaçants : malgré un beau soleil, Il faisait très froid ce jour d'été 1957 et il y avait très grand vent.
J'ai le souvenir déjà de la ruelle unique où il fallait faire du coude à coude pour contempler dans les boutiques mille babioles qu'on ne qualifiait pas encore de "kitch".

Je suis pourtant tombée amoureuse de ce lieu, peut-être parce que l'archange qui règne ici est mon saint patron ! Mais mon plus grand plaisir est d'y venir en soirée, hors saison, quand les touristes quittent le rocher, que l'ombre se projette sur le sable fangeux et luisant de la baie, que le ciel, les herbues et la côte se teintent d'un camaïeu de violets, que humidité me fait regretter une fois encore d'avoir oublié de prendre une écharpe.
Cet été, au beau milieu d'août, on pouvait craindre le pire ! La foule de voitures garées le long de la route/digue à cause d'une haute marée présageant la submersion des parkings, était d'assez mauvais augure. Mais les gens étaient venus voir le soleil se coucher derrière le Couesnon que la marée remontait à contre-courant avec une rapidité impressionnante. (J'ai gagné mon pari "crêperie" contre Lupa qui pensait que la mer ne monterait pas jusqu'à la route !). La surprise fut donc agréable de constater que la foule était restée à l'extérieur du village dont la ruelle était tout à fait paisible !
Magie nocturne tout là-haut, à l'intérieur de l'abbaye, où était présentée une superbe exposition à l'occasion du XIIIème centenaire du Mont. D'excellentes photos d'un certain Jean-Michel Guillaud sur 13 montagnes sacrées du monde, à découvrir dans les diverses salles de l'abbaye, en relation étroite avec chaque salle, dans une atmosphère musicale qui faisait respecter aux visiteurs une ambiance feutrée, voire presque recueillie ! Ici un habile duo flûte et harpe, là un violoncelliste confirmé, ailleurs une claveciniste novice.
En sortant peu avant minuit, l'air était encore étonnamment doux, mais les cafés comme les boutiques fermaient et nous ne nous sommes pas attardés.
Un dernier coup d'œil en arrière pour prendre la photo qui doit traîner dans des albums du monde entier, du Japon aux Amériques !





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